Le travail surprenant de cette artiste japonaise m’a menée jusqu’à Paris en février dernier et cette exposition m’a fait forte impression..
« Née à Osaka en 1972 et résidant à Berlin, Chiharu Shiota est mondialement reconnue pour ses installations monumentales faites de fils de laine entrelacés. Ses toiles gigantesques enveloppent très souvent des objets de son quotidien. Ses créations protéiformes explorent les notions de temporalité, de mouvement, de mémoire et de rêve, et requièrent l’implication à la fois mentale et corporelle du spectateur » (Mami Kataoka, Directrice du Mori Art Museum, Tokyo)
Co-organisée avec le Mori Art Museum de Tokyo, cette exposition intitulée « les frémissements de l’âme » est la plus importante jamais consacrée à l’artiste, en France. Sur plus de 1 200 mètres carrés, elle offre une réelle expérience sensible. Avec sept installations à grande échelle, des sculptures, des photographies, des dessins, des vidéos de performance et des documents d’archives liés à son projet de mise en scène, l’exposition représente l’occasion de se familiariser avec la carrière de Shiota, qui s’étend sur plus de vingt ans.«


Dès l’escalier, une suspension monumentale nous prévient: ce que nous allions voir serait hors norme.
En franchissant la porte, je lâchais un « Wouah » d’émerveillement. Devant et au-dessus de nous, une vaste pièce entièrement revêtue de centaines de kilomètres de fils rouge, entrelacés on ne sait comment pour créer un immense cocon. Au sol, des barques arrimées pour lester ces fils: qui retient quoi? la barque le fil? le fil la barque? Selon l’artiste « les fils s’emmêlent, s’entrelacent, se cassent, se défont. D’une certaine façon ils symbolisent mon état mental vis-à-vis de la complexité des relations humaines ».


Dans la pièce suivante, un autre vaste enchevêtrement de fils, noirs cette fois, nous attend, créant la surprise. Au sol, des chaises et un piano calcinés capturés par les fils. L’ambiance, plus sombre, n’en est pas moins élégante et fascinante.
Plus loin encore, des photos, des vidéos, expliquant son parcours, ses tourments aussi. Le rouge, sang, la boue… et sa vie à Berlin lorsqu’elle décide de récupérer les fenêtres des anciens immeubles pour en faire des installations monumentales ou encore toutes ces vieilles valises pendues à des fils …


Au cœur de l’exposition, une installation non moins impressionnante prend forme : des valises suspendues à des fils rouges semblent flotter dans l’espace. Évoquant l’exil et le voyage, elles font ressurgir des souvenirs et parlent de départs, parfois pour toujours.





