En expo, le spectacteur est souvent interpellé par mes toiles : il s’arrête net, s’approche, contemple, reste planté devant la toile, ôte ses lunettes et parfois même, demande s’il peut toucher 😊…
Il n’est pas rare que l’on me demande « mais quelle est cette technique ? » ou « comment est-ce que vous faites cela ? ». Les plus anciens se remémorent leurs années d’école, lorsque, enfants, ils faisaient du marbrage sur papier…
🎨 1. “Pourquoi le pouring fascine autant ?”

Il y a quelque chose de magique dans le pouring. Une sorte de transe douce, un moment suspendu où l’on regarde les couleurs se mêler, se repousser, s’enlacer… et créer, sans qu’on ne puisse jamais vraiment prédire le résultat. C’est peut-être ça, le secret de son pouvoir hypnotique : le lâcher-prise total.
🌊 Une technique fluide, une émotion brute
Le pouring, c’est l’art de verser de la peinture acrylique fluide sur une toile, sans pinceau, sans plan précis. On mélange les couleurs avec un médium, on les dépose sur la toile, on les fait glisser, on les incline… Et puis on regarde. On regarde la peinture vivre sa propre vie.
Ce qui fascine, c’est cette alchimie imprévisible : chaque cellule qui se forme, chaque marbrure, chaque explosion de couleur ! C’est un peu comme regarder les nuages : on y voit des formes, des émotions, des paysages intérieurs.

🌀 L’hypnose des couleurs en mouvement
Il suffit de regarder une vidéo de pouring pour comprendre pourquoi tant de gens restent scotchés à l’écran. Les couleurs qui se répandent lentement, les mouvements liquides, les transitions douces… C’est sensoriel, presque méditatif. Fasciné(e), on se laisse happer.
Et pour l’artiste, c’est pareil. Le moment du versement est un instant de concentration intense, mais aussi de détente absolue. On ne contrôle pas tout, et c’est justement ce qui libère. On devient spectateur de sa propre création.
👐 L’art du lâcher-prise

Dans un monde où tout doit être planifié, maîtrisé, optimisé, le pouring offre une bulle de liberté. On accepte que tout ne se passe pas comme prévu. On accueille les accidents, les surprises, les ratés qui deviennent – au-delà de la frustration – source d’apprentissage 😊.
C’est un exercice de confiance : en la matière, en le geste, en soi. Et c’est peut-être pour ça que tant de gens s’y essaient, même sans expérience artistique. Parce que le pouring invite et accueille.
Une explosion de créativité accessible
Pas besoin d’un atelier sophistiqué ou d’années d’études en beaux-arts. Des peintures acryliques, des gobelets, une toile, et c’est parti ! Le pouring est inclusif, joyeux. Il donne à chacun la possibilité de créer quelque chose de coloré, de vibrant, d’unique.
Et puis, il y a ce petit frisson à chaque fois qu’on soulève le gobelet ou qu’on incline la toile : qu’est-ce qui va apparaître ? C’est un peu comme ouvrir un cadeau qu’on aurait soi-même emballé sans savoir ce qu’il contient.
En résumé
Le pouring fascine parce qu’il est vivant, parce qu’il nous reconnecte à notre intuition, à notre spontanéité, à notre capacité d’émerveillement. Il nous apprend à laisser faire, à faire confiance, et à ressentir plutôt qu’analyser.
C’est un art qui ne cherche pas à dominer la matière, mais à dialoguer avec elle. Un art qui nous rappelle que parfois, le plus beau surgit quand on accepte de ne pas tout contrôler.
Alors, prêt·e à verser un peu de magie sur une toile ?